
Plusieurs défenseurs des droits des homosexuels arrêtés à Moscou, dimanche 27 mai.
Des militants de la cause homosexuelle, parmi lesquels au moins deux parlementaires européens, ont été arrêtés dimanche par la police russe alors qu'ils tentaient de défiler dans le centre de Moscou, en dépit d'un environnement particulièrement hostile.
Les manifestants, qui semblaient être moins d'une centaine, ont vainement essayé de remettre aux services du maire de Moscou une lettre signée par une cinquantaine d'eurodéputés et appelant à la levée de l'interdiction décrétée contre leur ''GayPride''.
Des policiers sont en effet rapidement intervenus, embarquant une dizaine de manifestants, dont l'activiste homosexuel russe NikoLaï Alexeïev, qu'ils ont forcés à monter dans un bus. D'autres militants, notamment le député allemand Volker Beck, ont été repoussés sans ménagement par les forces de l'ordre, alors qu'une foule homophobe lançait des oeufs sur les manifestants aux cris de ''Moscou n'est pas Sodome''.
Egalement présent parmi les défenseurs des droits de homosexuels, l'eurodéputé italien Marco Cappato a été agressé par un groupe d'individus alors qu'il parlait à des journalistes. ''Que fait la police? Pourquoi ne nous protégez-vous pas ?'', a-t-il lancé aux policiers qui l'ont ensuite interpellé.
Selon les services de M. Cappato, l'eurodéputé et Ottavio Marzocchi, conseiller politique des libéraux démocrates au Parlement de Strasbourg, ont tous deux été ''violentés par un groupe de néo-nazis avant d'être arrêtés par les autorités russes''.
Les deux hommes ont ensuite été libérés, ont rapporté les agences italiennes ANSA et Apcom.
Au total, 31 personnes ont été interpellées et la plupart remises en liberté peu après, selon le porte-parole de la police russe, Yevgueni Gildeïev.
Une fois libéré, Volker Beck a déclaré à l'Associated Press avoir été roué de coups par les policiers. Le député allemand a ajouté que lui et ses compagnons d'infortune s'étaient fait confisquer leur passeport au cours de leur détention. Il comptait demander à son gouvernement de faire pression sur la Russie pour que trois activistes russes encore détenus soient à leur tour relâchés.
La manifestation prévue dimanche devait marquer le 14e anniversaire de la dépénalisation de l'homosexualité en Russie. Mais les sentiments homophobes demeurent très forts dans le pays. Les pratiques homosexuelles sont condamnées par l'Eglise orthodoxe et le président Vladimir Poutine a lui même sous-entendu lors de sa conférence de presse annuelle que les homosexuels nuisent à la cause nationale en ne participant pas au renouvellement des générations.
L'année dernière, le rassemblement des associations de défense des droits des homosexuels avait donné lieu à des attaques de la part de militants d'extrême droite. La police était déjà intervenue pour mettre fin aux affrontements et avait interpellé plusieurs manifestants.
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